Variété ancienne

qu'est-ce qu'une variété ancienne ?

épis de seigle

C'est au moyen âge que le blé tendre et le seigle remplacent le grand épeautre dans les campagnes françaises et dans une bonne partie de l'Europe.

Jusqu'au début du 19ème siècle, avant les premiers sélectionneurs professionnels, les blés sont encore ressemés d'année en année, en appliquant le principe de la sélection massale. C'est-à-dire qu'on ressème toujours le plus beau blé.

On les appelle Les Variétés de pays dites primitives ou variétés locales. Elles portent souvent des noms de villes ou de régions.

dessin Vilmorin 1889

Blé rouge d'Altkirch, dessin de Mr Henri de Vilmorin

des grandes plantes

Ces blés sont souvent de très grandes tailles (1,30 à 2 m) les rendements sont faibles, mais ils sont adaptés à l'agriculture sans engrais et sans désherbage. Leurs glutens sont qualifiés de faibles ou peu élastiques, et leurs qualités organoleptiques sont souvent exceptionnelles.  Les produits de la ferme Moyses sont issus de ce type de variétés. Ce sont, selon moi, les variétés méritant le plus la qualification de Variétés Anciennes.

Durant le 19ème siècle et jusqu'au milieu du 20ème siècle, les sélectionneurs professionnels tels que les Vilmorin ont opérés de 2 façons :

  • Soit par tri sélectif des meilleures plantes d'une variété jusqu'à obtenir une différence,
  • Soit par croisements de blés qui ont été recensés dans toute l'Europe et jusqu'en Ukraine., puis re-sélection de lignées stables dans la variabilité issue des croisements.

On les appelle Les Variétés des sélectionneurs

portrait Henry de Vilmorin

Mr Henri de Vilmorin

Triticale espèce créée par l'homme

épis de triticale, une espèce crée par l'homme dans les années 1950

Après la seconde guerre, la nécessité de nourrir l'Europe a fait bénéficier de gros moyens aux entreprises travaillant à "l'amélioration des végétaux" Le croisement ou hybridation est désormais incontournable, et on croise des blés venus de loin avec des blés européens. On créé même de nouvelles espèces dites artificielles, telles que le blé-seigle triticale, ou blé-épeautre commercialisé sous le nom d'épeautre même en bio !

Dans le blé on parvient à importer des gènes provenant d'autres espèces par croisements en laboratoire, et a créer de nouveaux caractères en stimulant des mutations.

Et bien sûr de nos jours, les techniques OGM permettent de greffer de l'ADN provenant d'espèces éloignées. Ce sont les variétés de blé modernes, et tous ont au moins des hybridations dans leur généalogie. Ils sont de plus en plus petits, mais leurs rendements sont élevés à condition d'avoir une fertilité forte. Leurs glutens sont qualifiés de forts ou de très élastiques.

Notez que si les blés OGM sont encore interdits en France, les autres techniques de laboratoires ont permis d'atteindre les mêmes niveaux de performances que les variétés OGM. Il faut aussi signaler que, contrairement aux maïs et aux tournesols, les vrais hybrides F1 (première génération) n'ont pas été des succès techniques et commerciaux. Même dans la production intensive du blé, les variétés F1 semblent restées anecdotiques.